
Coup de gueule: Gare à la gare !
Candidat LREM à la Mairie de Paris, Benjamin Griveaux a eu l’idée du siècle : remplacer la Gare de l’Est par un “Central Park” à la française et la déménager en banlieue. Voilà un non-sens écologique (et pas seulement !) qui entre en totale contradiction avec la politique de modernisation du réseau ferré afin de rendre compétitif le rail électrique pour concurrencer la voiture et l’avion. Mission accomplie puisque Strasbourg est aujourd’hui à moins de deux heures de Paris ! Rajoutons que le bilan carbone calamiteux de la réalisation d’un tel projet réalisé intra muros serait désastreux au regard de son ambition. D’ailleurs, s’il fallait transformer quelque chose en parc pour gagner des voix écologistes, le candidat serait bien inspiré de viser les symboles d’une automobile toute puissante à Paris que sont les Champs-Élysées, les places de l’Étoile ou de la Concorde. En plus, ça aurait de la gueule ! Mieux, le périphérique qui coupe la capitale de sa proche banlieue pourrait être recouvert et aménagé, comme c’est déjà le cas aux abords des quartiers riches dans l’Ouest parisien.
Il semble aussi essentiel de rappeler à ce monsieur que le Grand Est – au travers des régions comme des départements qui le composent – ont financé la modernisation de cette LGV (Ligne à Grande Vitesse), ainsi que celle des gares sur son tracé. Au vu des sommes investies, nous serions même en droit de demander réparation à la ville de Paris ce qui rajouterait quelques milliards à une addition déjà salée. Le Grand Est a déjà vu disparaître ses liaisons inter-cités après 21h avec l’abandon des Corails qui amenaient à Paris : arriver à Pantin serait une affirmation de plus d’un désintérêt profond des Parisiens pour le reste de la France. À l’heure d’une profonde contestation dans notre société contre la fermeture des hôpitaux, des bureaux de poste, des écoles et autres affirmations de l’état régalien, il est à parier que cela remettrait de l’huile sur le feu du ras-le bol d’un Paris auto-centré et de l’abandon de nombre de ses campagnes. Quant aux institutions européennes siégeant à Strasbourg, quel signal désastreux là aussi, sans parler de notre partenaire allemand qui se verrait coupé de la capitale française. Allez, on oublie…
Julien Schick