
Musica maestro
D’un côté, le quatrième et dernier opus de L’Encyclopédie de la parole : Suite n°4, une expérimentation initiée par Joris Lacoste depuis 2007. Cette dernière donne lieu, à partir de 2013, à la série des Suites chorales. Sur scène, les acteurs ont disparu. Seuls demeurent les documents sonores, alors le reflet du monde. Le spectacle invite à réécouter ce qui nous entoure. Projetées dans l’espace théâtral et accompagnées par l’ensemble belge Ictus, les paroles prononcées (dans plus d’une vingtaine de langues) révèlent leur musicalité. Les voix lointaines, absentes, reconnues ou anonymes, sont quelques ingrédients de ce theatrum mundi polyphonique, qui entre en interaction avec la musique. Pour le metteur en scène, celle-ci « entre peu à peu en scène, elle vient progressivement jouer avec les voix enregistrées. […] Puis elle prend de plus en plus de place, elle habille toutes les paroles, elle les articule, les appuie, les déforme, avec des styles, des stratégies, des effectifs très variés. » Avec cette grande fresque, Pierre-Yves Macé et Sébastien Roux réinventent la relation entre théâtre et musique.
De l’autre, Aria da Capo, création théâtrale incarnée par un quatuor adolescent et dont la mise en scène est signée Séverine Chavrier. Areski, Guilain, Adèle et Victor n’ont pas dix-huit ans et jouent leur propre rôle d’apprenti musicien au Conservatoire d’Orléans. Fruit d’une recherche commune autour de la musique et de l’improvisation, les scènes dévoilent des intimités en développement. Au coeur de la pièce, les deux amis Areski et Guilain se confient leurs désirs, leur relation à l’art, leur peur de l’avenir. De nombreuses thématiques sont alors abordées sans pudeur. Adèle et sa présence sensuelle permet aux garçons de se confronter au féminin obsédant. Et Victor, le plus jeune, observe. La musique, très présente dans le spectacle, passe de Beethoven au rap. Pour la metteuse en scène, c’est « un des grands enjeux des musiciens aujourd’hui : vivre parmi ces musiques, vivre dans le mp3 quand ils cherchent quotidiennement à l’instrument un son riche et complexe. Ils sont traversés par toutes les musiques qu’ils écoutent sur leur Smartphone. » L’utilisation de la vidéo permet de mettre en image tout cela, et de projeter un monde ouvert aux possibles.
tns.fr / festivalmusica.fr
AU TNS – 1 avenue de la Marseillaise – STRASBOURG – Tél. 03 88 24 88 00
Du 30 septembre au 4 octobre